plateaux et objets d'art en marqueterie de pierres dures
La marqueterie de pierres dures qui était très développée dans la Grèce antique, connaît un véritable renouveau au milieu du XVIe siècle durant la Renaissance, principalement à Rome et à Florence et s'est poursuivi tout au long de la période baroque et néoclassique. Il s'agissait d'une production de luxe réservée à l'époque aux princes et aux papes.
Plateau de table en marqueterie de pierres dures,
manufacture Royale des Gobelins, Paris, 1670-80
Passionné par les objets d'art et le meuble en pierres dures, Ferdinand I de Médicis créa en 1588, les ateliers grand-ducal, rebaptisés" l'office des pierres dures". Cette manufacture était installée aux galeries dei Lavori (galerie des artisans) placé sous la direction de Vasari. Les plateaux marquetés très appréciés par les Médicis vont petit à petit remplacer les vases, symbole antique des collectionneurs et du pouvoir.
Plateau en marqueterie de pierres dures
Galerie dei Lavori, Florence, 1761
Séduit par les objets extraordinaires qu'ils ont acquis ou reçus comme cadeaux diplomatique, les grandes cours princières de France, Espagne, Allemagne, Prague, Saint-Pétersbourg, vont créer leur propre manufacture de lapidaire, favorisant ainsi la diffusion de la technique à travers toute l' Europe.
Ainsi la manufacture des pierres dures qui fut créer aux GOBELINS en 1661, recruta des artisans florentins pour initier les marqueteurs français à ce métier difficile et pour concurrencer les productions italiennes. Pendant 26 années, la Manufacture Royale produira des marqueteries de pierres d’une grande qualité et de toutes dimensions, pour décorer les cabinets de la fin du XVIIème siècle ainsi que des dessus de tables somptueux.
Cabinet de marbres et pierres dures, 1606
Contrairement à la mosaïque traditionnelle, qui utilise des petits morceaux (appelés tesselles), la marqueterie de pierres dures (ou « mosaïque florentine ») emploie pour créer le dessin final des pièces découpées dans des marbres de toutes couleurs, du lapis-lazuli, du corail, de la malachite, différentes sortes de jaspes et d’agate...
les artistes utilisent la couleur naturelle des pierres pour obtenir une plus grande gamme de nuances. Les pierres dures sont choisies pour leur forme, leur couleur, leur opacité, leur brillant et les nuances de leur veinure. On réalise ainsi des œuvres d'art pour des meubles ou des objets divers, jusqu'à des copies parfaites de peintures, qui font encore la renommée des artistes florentins dans tous les musées.
Dessus de table en marqueterie de pierres dures
Galerie dei Lavori, Florence, 1761
On ornait les plateaux de table en marqueterie de pierres de différents décors: motifs naturalistes (bouquets de fleurs, fruits, oiseaux), motifs géométriques, paysages, arabesques, divers attributs, ornements issus des modèles créés par des peintres naturalistes et des ornemanistes.
Différentes techniques de travail se sont développées au cours du temps.
- La technique « comessi di pietre dure » consiste à découper les éléments d’un tableau dans des pierres de différentes couleurs et de les assembler ensuite en les fixant en contre parement sur un support de marbre.
La technique « Intarsia di pietre dure » consiste
elle, à ajuster les différents éléments découpés, dans les cavités correspondantes qui
ont été préalablement évidées dans une plaque de marbre. C’est la
technique de l’incrustation.
Cette technique particulièrement élaborée, permet de réaliser des tableaux magnifiques.
Boite à bijoux en marqueterie de pierres dures,
galerie dei Lavori, Florence, 1720-30
liens à visiter:
- Sur le site Pietra-Dura studio, vous trouvez la technique illustrée du travail de la marqueterie de pierres.
- Article à lire sur le site chateauxetjardins.com: La marqueterie de marbres ou génie et impuretés.
- voir les réalisations de Hervé Obligi, l'un des très grand marqueteur de pierres dures.
Article regard antiquaire:
commode en plaquage d' albâtre
Origine des illustrations: le Metropolitan Museum