André-Fernand Thesmar, émailleur (1843-1912), s’adonna tout d’abord à la peinture comme peintre de fleurs. Ce fut probablement pour son talent de peintre qu'il fut remarqué en 1872 par Ferdinand Barbedienne ou il travailla à la production des émaux. Les réalisations de Thesmar et Barbedienne reflètent l’intérêt qu’ils ont eu pour les techniques et les compositions décoratives de l’émail japonais.

En 1891, Thesmar se tourna vers la décoration de la porcelaine et s’adressa à Charles Lauth qui, depuis 1879, dirigeait la Manufacture de Sèvres. A Sèvres, il sera surtout connu pour avoir développer la technique du « plique à jour », émaux translucides maintenues par une fine cloisons d'or.

Coupelle en émaux translucides dits “pliques à jour”

vert sur fond blanc entièrement cernée à l'or.

André-Fernand THESMAR 1892

étude Beaussant-Lefèvre

Les différentes techniques de l’émaillage

• L'émail cloisonné :

L'émail cloisonné consiste à  créer un réseau de parois de différentes grandeurs pour maintenir l'émail. Pour cela on soude entre elles de fines cloisons d'or, d'argent ou de cuivre  suivant la forme de l'objet et du dessin à réaliser. Les cuvette ainsi réalisée seront remplie d'émail de différentes couleurs avant d'être passer au four.

• L'émail champlevé :

L'émaillage champlevé est réalisé en gravant l'objet à décorer dans l’épaisseur du métal à l’aide de burins et d’échoppes ou avec la technique de l'eau forte. Les petits cavités ainsi former vont être remplir d'émail puis passer au four, le ponçage égalise la surface et poli l'émail. Une dorure par électrolyse rendra le métal apparent inaltérable et donnera son aspect définitif a l'objet.

Détail d'un vase en porcelaine de Sèvres émaillé

André-Fernand Thesmar, 1907

• Le plique à jour

le plique à jour permet d’obtenir un effet proche du vitrail, les alvéoles sont préalablement collées sur un support en cuivre fin, qui est ensuite dissous avec des acides. Le fond métallique des émaux étant retiré après la cuisson, laissant à la fine structure d’or le seul soin de retenir les panneaux du décor, cela permet des effets de transparence.

• L'émail peint

La technique de l'émail peint consiste à recouvrir une plaque de métal sur les deux côtes d' une couche d'émail blanc cuite, puis le décor d'émail coloré est ensuite appliqué à la spatule sur la face à décorer. Ce dernier s’obtient par la superposition de nombreuses couches d’émail coloré, les couleurs doit être chauffées séparément parce qu'elles n'entrent pas en fusion à la même température.

Plaque décorative en émaux translucides cloisonnés

André Fernand Thesmar, 1881

etude Binoche et de Maredsous

•  La grisaille

la plaque de cuivre est couverte d'une couche uniforme d'émail noir. Après la cuisson, l'émailleur dépose, à l'aiguille ou au pinceau, du "blanc de Limoges" de différentes densités, donnant à la matière divers effets de gris et de blancs, d'ombres et lumières.

• L'émail sur basse-taille

Le procédé d'émail sur basse-taille est appliqué à l'argent ou à l'or. Le métal est gravé ou martelé à diverses profondeurs suivant le dessin désiré . Les cavités sont ensuite remplies d'émail transparent, ce qui permettra après cuisson de voir le dessin en dessous.