Les petites sculptures décoratives en ivoire et  bois noirci se sont popularisées au XVIIIème siècle grâce au sculpteur autrichien Simon Troger qui en fît sa spécialité.

Originaire d'Abfaltersbach dans l'Est du Tyrol, Simon Troger devint, à partir de 1727, apprenti dans l'atelier du sculpteur Schmiedecker à Merano, puis vers 1723-1725 dans celui de Nikolaus Moll à Innsbruck. Il s'installa à Munich, où il travailla d'abord aux côtés d'Andreas Faistenberger, puis fonda son propre atelier à Haidhausen, près de Munich.

Statue de Simon Troger, milieu du XVIIIème siècle,

(c) christie's

Simon Troger se spécialisa dans la fabrication de figurines et de groupes bicolores très contrastés et très réalistes, obtenus par le mariage de l'ivoire qu'il utilisa pour sculpter le corps et le visage de ses personnages et le bois sombre qui se servit pour les vêtements et les chapeaux. Il utilisa aussi d'autres matériaux comme le métal pour les ornement et le verre émaillé pour confectionner les yeux, améliorant ainsi les qualités expressives de l'ivoire monochrome.

Groupe sculpté en ivoire et en bois, Simon Troger, XVIIIème

(c) musée de L'hermitage

L'ivoire poli de la chair et les textures rugueuses des costumes de bois créent un sentiment de fantaisie qui est révélateur de la théâtralité de la période baroque. Ses figures reflètent la virtuosité de l'artiste, mais également l'influence de sources variées parmi lesquelles le Maniérisme, la porcelaine de Fürstenberg ainsi que l'oeuvre de certains artistes comme Faistenberger.

Figure  sculptée en bois et ivoire représentant un courtisan, vers 1750

suiveur de Simon Troger

(c) christie's

Parmi les commanditaires les plus importants de Simon Troger figurent les électeurs de saxe, de Brandebourg et surtout Maximilien III Joseph, prince-électeur de Bavière qui fît l'acquisition de plusieurs œuvres de Troger pour les exposer dans sa galerie du château de Schleissheim ou les offrir comme présents.