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Regard d'antiquaire
18 juillet 2012

La Villa Ephrussi: splendeur de la Côte d'Azur

La magnifique Villa Ephrussi de Rothschild est l'un des plus beaux palais de la Côte d'Azur bâti par la baronne Béatrice Ephrussi de Rothschild (1864 -1934)  sur la partie la plus étroite de la presqu’île de Saint-Jean-Cap-Ferrat, elle domine d’un côté la rade de Villefranche et de l’autre la baie de Beaulieu.

Béatrice Ephrussi découvre le Cap Ferrat en 1905, à l'époque où la Côte d'Azur est un lieu de villégiature de la haute société. Séduite par la beauté naturelle du site, elle acquiert sept hectares de terrain rocheux et stérile sur la partie la plus étroite de la presqu'île, disputant cette parcelle au roi Léopold II de Belgique, désireux d'agrandir sa propriété mitoyenne. Pas moins de quinze architectes et de cinq années de travaux gigantesques (1907-1912) seront nécessaires pour construire cette demeure  rappelant les grandes maisons de la Renaissance italienne et les patios des grands palais espagnols.

La Villa est entourée de neuf magnifiques jardins ornés de colonnades, de cascades, de bassins, de parterres fleuris, d’allées ombragées et d’arbres aux essences rares : jardins florentin, espagnol, à la française, exotique, lapidaire, japonais, provençal, roseraie et enfin jardin de Sèvres. Comme pour la Villa, elle a fait appel à des personnalités de renom comme Harold Peto (dont on trouve trace des plans au musée de la villa).  Paysagiste fort prisé en Europe et aux États-Unis, il a bâti sa réputation sur la création de jardins d'inspiration classique. Senteurs et splendeurs des essences, diversité des plantations ravissent le visiteur, étonné et charmé par tant de magie végétale.

A sa mort, en 1934, la baronne légua la propriété à l'Académie des Beaux Arts de l'Institut de France afin de "créer un musée qui garderait l'aspect d'un salon".  Aujourd'hui, la villa Ephrussi de Rothschild est le seul lieu historique de la Côte d'Azur, qui soit ouvert au public, ayant appartenu à ces milliardaires qui ont participé à la naissance du mythe de la Riviera, à la Belle époque.


La Villa Ephrussi de Rothschild par niceazurtv

La baronne Ephrussi de Rothschild fait de la Villa de Saint-Jean-Cap-Ferrat une demeure de collectionneur épris d’éclectisme où porcelaines, tableaux de maître et pièces de mobilier se côtoient dans un souci permanent d’harmonie. L'ensemble de la villa dégage l’atmosphère d'une demeure habitée, chaque pièce est marquée par le raffinement, que ce soit par le mobilier ou par les éléments décoratifs que l'on y trouve.

Collectionneuse passionnée, elle aménagea la villa en suite de salons, galeries, cabinets, chambres et boudoirs qu'elle meubla  tout au long de sa vie lors de ses nombreux voyages. Chaque espace de la villa est décoré selon une époque ou un style particulier.

Le patio couvert

Il surprend par ses dimensions. Ses grandes arcades soutenues par des colonnes en marbre rose de Vérone évoquent les villas italiennes de la Renaissance. Les collections qui s’y trouvent datent de l’époque médiévale et Renaissance. C’est dans ce lieu que Béatrice donnait ses réceptions. Ce patio détonne avec les pièces alentour où s’étale la passion de Béatrice pour le XVIIIe siècle français.

Le grand salon

Salon le plus imposant de la villa, il présente un aménagement somptueux. Les boiseries peintes du XVIIIe siècle proviennent de l’hôtel Crillon à Paris. Nombreuses sont les pièces de ce salon qui ont une origine royale ou aristocratique : un des tapis porte le monogramme de Louis XV et provient de la chapelle royale du Château de Versailles, alors que le second, commandé par Louis XIV pour la Grande Galerie du Louvre a été réalisé par la Manufacture de la Savonnerie. Le plafond est orné d’une toile du peintre vénitien Tiepolo et représente un Char de l’amour tiré par des colombes. Un des joyaux de cette pièce est la table de whist de Marie-Antoinette aux piétements à volutes et au décor de perles, estampillé Dubois.

Le petit salon

Orné de boiserie gris trianon, deux alcôves abritent des tapisseries de la Manufacture des Gobelins et représentant des scènes du Don Quichotte de Cervantès. Sur les murs sont accrochés des tableaux : Un amour aux colombes, Diane sur les nuées et Le sommeil de Vénus réalisés par l’atelier de François Boucher ainsi que les charmantes danseuses de Frédéric Schall.

Les appartements de la baronne

Les appartements de la baronne ont gardé toute leur atmosphère. Chaque pièce dénote un grand raffinement et une grande richesse dans le choix du mobilier et des éléments décoratifs.

Le premier espace est un boudoir aux boiseries peintes dans le goût pompéien. Le secrétaire est l’oeuvre de l’ébéniste attitré de Marie-Antoinette et l’un des principaux fournisseurs du mobilier royal sous Louis XVI, Jean-Henri Riesener. Mais le meuble le plus rare
demeure un discret guéridon octogonal, sans doute conçu par Adam Weisweiler, orné de scènes animalières et composés de réelles plumes d’oiseaux et ailes d’insectes se détachant sur un fond de cire.

Orientée à l’ouest vers le soleil couchant, la Chambre de la baronne donne sur la rade de Villefranche. Le lit de la maîtresse des lieux est recouvert d’une soierie de Chine brodée de multiples motifs de fleurs et d’oiseaux. La commode à droite du lit est signée Nicolas Petit, l’un des meilleurs représentant du style transition. Le plafond de la rotonde est décoré d’une peinture de l’école vénitienne du XVIIIe siècle représentant le triomphe d’une famille patricienne.

La garde-robe conserve une série de costumes Louis XV et Louis XVI, ainsi d’une surprenante collection de costumes de mandarin et de petites chaussures chinoises au XIXe siècle. Enfin, la salle de bain attenante est un chef-d’oeuvre de raffinement : les boiseries peintes par Leriche (fin du XVIIIème siècle) dissimulent lavabo et rangements.

Les porcelaines

Le salon des porcelaines et la fabuleuse collection qu’il renferme sont l’une des merveilles de la Villa. Au fil de ses voyages et faisant preuve d’un goût très sûr en la matière, la Baronne Ephrussi a constitué un ensemble de porcelaines françaises, riche en pièces de Sèvres et de Vincennes. Le salon des porcelaines présente les précieux vases, plats, soucoupes et assiettes, issus des manufactures royales. Un des vases présentés à appartenu à la Marquise de Pompadour, la favorite du roi Louis XV.

Les salons du premier étage

Le salon Fragonard recèle un mobilier XVIIIème siècle (bureau à cylindre de Saulnier, mobilier milanais en bois peint). À en juger par l'état de conservation parfait des oeuvres et l'atmosphère de cette pièce, la baronne aimait cet artiste de génie.

Le salon des tapisseries, outre le mobilier Jacob recouvert de tapisseries de Beauvais (1768), offre un large éventail des arts du XVIIIème siècle : des tapisseries, une table de tric-trac, un secrétaire à Bonheur-du-jour et un tapis de la Savonnerie.

Le salon des singeries :  Ce motif du singe rend bien compte des aspirations culturelles et intellectuelles de Madame Ephrussi. Il montre sa passion du XVIIIème siècle et sa propension à l'originalité. Au XVIIIème siècle, la fable et le pittoresque animalier sont à l'honneur. Ainsi, sur les lambris, le peintre néglige les chinoiseries pourtant à la mode, leur préférant ces curieux personnages poilus mimant les défauts des humains.

Enfin, le salon d’art d’Extrême-Orient, dans le goût des cabinets de Chinoiseries de la fin du XVIIIème siècle, présente des portes laque et or provenant du Palais Impérial de Pékin et une collection de quartz rose et de précieux jades blancs.

En savoir plus:

villa-ephrussi.com

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