Les portraitistes au XVIIème et XVIIIème siècle
Le portrait XVIIème est souvent un portrait de pouvoir, qui exprimer le rang social du sujet à travers l'attitude et pose et par la richesse du décor, la somptuosité de la mise en scène, les accessoires, les attributs symboliques et les tournures allégorique. Hyacinthe Rigaud fut l’un des peintres français qui sous l’Ancien Régime connurent comme portraitistes la plus haute célébrité, presque toute la Cour de Versailles est passée dans son atelier ainsi qu’une partie de l’aristocratie européenne. Sur les quatre cents tableaux que l’artiste a produit, la plupart sont donc des portraits officiels et d’apparat.
Portrait XVIIème siècle d'un magistrat
(c) Proantic, Galerie Pellat de Villedon
Le portrait XVIIIème cherche quand à lui plus la verité psychologique que la grandeur et l'image de parade. Les portraitistes vont s'inspirer des maîtres hollandais et flamands et abandonner la platitude du portrait d'apparat au profit de l'étude du caractère profond de l'homme révélé par son visage. Cette évolution se fait sentir dans le portait peint. L’utilisation d’un fond neutre allège la composition et donne une atmosphère plus détendue et plus intime. Les attitudes des modèles sont moins hiératiques et leur naturel permet l’expression plus authentique de la personnalité de l’individu.
Le portrait participe à l'évolution générale. Le peintre saisit une attitude, un regard, une expression tels qu'il pouvait les voir au centre de la vie de société. Le goût de l'instantané succède à celui des images figées dans une solennité factice. La vitalité du portrait est extrême. Chacun veut se faire peindre, du Roi au simple bourgeois, de Madame de Pompadour à la petite danseuse de l'Opéra.
Portrait XVIIIème siècle, Suiveur De Nicolas De Largillière
(c) Proantic, Galerie Pellat de Villedon
Au sein de cette vie de société, certains portraitistes restent cependant plus costumiers que psychologues. Les dehors des êtres les intéressent plus que les sentiments. D'autres sont plus analystes : Jean-Baptiste Perronneau, pierre Chardin, Maurice- Quentin de La Tour ne redoutent aucune révélation intime. L’attention de l’artiste, et donc du spectateur, se focalise sur le visage, dont l’expression, le regard, le sourire ou la moue disent le caractère profond du modèle. Les dialogues intérieurs de leurs modèles avec l'orgueil, la séduction, le succès, ia vieillesse sont tout entiers sur leurs visages.
Plus que la fonction, Nicolas de Largillière, Jean Nattier ou encore Madame Vigée-Lebrun cherchent à peindre l'individu, mais l'individu au milieu de la vie qui l'entoure. Sur la suite de tous ces visages qui peu à peu s'animent se lit, l'évolution du siècle: d'abord pompeux, brillant et mondain, puis plus grave, sentimental et intimiste.
Portrait XVIIIème, femme de qualité tenant une rose vers 1780
(c) Proantic, La Maison du Roy
La forme du portrait est également liée au cadrage et à la position du modèle: le format ovale est largement utilisée pour le portrait en buste qui s’y inscrit de manière harmonieuse.
On trouve toutes sortes de portraits peints:
- portrait en pied
- portrait en buste
- portrait à mi-corps
- tête seule
- de profil
- de face
- de trois-quart
- debout
- assis
- allongé à cheval (portrait équestre)