Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Regard d'antiquaire
11 novembre 2012

L’atmosphère d’une demeure habitée: Le musée jacquemart andré

En pénétrant dans le Musée Jacquemart-André, vous franchissez le seuil d’une demeure de collectionneurs dont la vie entière a été consacrée à la passion de rassembler des objets d’art.

Héritier d’une famille de banquiers protestants, Édouard André met sa fortune au service de ses acquisitions d’œuvres d’art qu’il expose dans son nouvel hôtel du Boulevard Haussmann, achevé en 1875. Il épouse en 1881 une artiste de renom, Nélie Jacquemart.

Capturenjhji

Musée Jacquemart- andré

La collection qu’Édouard André avait commencée dans les années 1860, comportait ce que l’on nommait à l’époque des « bimbelots », c’est-à-dire des pièces charmantes d’orfèvrerie, de joaillerie, de céramique, des miniatures et des tapisseries.

A cette époque, il avait acquis des peintures de son époque : paysages et scènes de genre peintes par Delacroix, par des peintres orientalistes et des paysagistes de l’école de Barbizon. On sait qu’il revendra cette partie de sa collection en 1887 au profit d’une oeuvre de bienfaisance. Mais il avait aussi des tableaux anciens qu’il conserva : le Portique vénitien de Guardi par exemple, un portrait de Rembrandt ainsi que des peintures françaises du XVIIIe siècle.

En 1872, il prit la direction centrale des arts décoratifs et conçut alors le projet de constituer une collection de tableaux, de sculptures, de tapisseries et d'objets d'art du XVIIIème siècle.

Capturenjjnj

 Musée jacquemart-andré

(c) sofiacome

 

Toujours soucieux de mettre en avant les magnifiques oeuvres de leur collection, les André n’ont eu de cesse d’aménager leur demeure au profit de la présentation des oeuvres, parfois même au détriment de leur confort personnel. Tout d'abord conçu pour les seules acquisitions d'Edouard André, l'hôtel dut être réaménagé pour recevoir celles de Nélie Jacquemart, puis pour celles acquises au fil de leurs treize années de mariage.

Les époux André ont constitué un ensemble de meubles prestigieux, des époques allant de Louis XIV à Louis XVI. D’un salon à un autre, le visiteur découvre entre autres les fauteuils estampillés Carpentier recouverts de tapisserie de Beauvais, un secrétaire en laque de Chine orné de bronzes dorés, des commodes signées Riesener, BVRB, Baumhauer ou Othon, des objets précieux acquis en Orient... La collection est éclectique et riche. Elle comprend des oeuvres aussi variées que des antiquités égyptiennes exposées dans la bibliothèque, des sculptures antiques dans le jardin d’hiver mais également de rarissimes tapis turcs des XVe et XVIe siècles.

Capturejkqllsoz

Collection d'art italien

(c) Lloyd

Passionnés par la Renaissance Italienne, les époux André ont constitué au premier étage de leur demeure un véritable musée privé consacré à leurs collections d’art italien du Quattrocento qu’ils réservaient à leurs amis intimes.

En 1894, Édouard mourut, laissant à Nélie l'achèvement du futur musée. Celle-ci prévoit en effet de léguer l'hôtel à l'institut de France à condition qu'il fût ouvert au public et transformé en musée.

Capturejkjh

 

La construction du Musée

C’est sur le boulevard Haussmann tout nouvellement tracé qu’Edouard André achète un terrain pour se faire bâtir un hôtel.
Il en confie le projet à Henri Parent, un spécialiste de l’architecture traditionnelle. Parent réalise en 6 ans, de 1868 à 1875, une vaste et belle construction très inspirée des modèles classiques par son plan parfaitement symétrique et par le décor de ses façades.

Henri Parent écarté de la construction du nouvel Opéra au profit de son confrère Charles Garnier, va se surpasser dans la conception puis la construction de cet hôtel particulier. L’inauguration de la demeure en 1875 fera l’objet d’un article dans l’Illustration et les invités saluèrent ce monument comme ils saluèrent le foyer de l’Opéra.

Capturenjkji

 

Les salons d'apparat

Les grands salons ont été conçus par les époux Jacquemart-André pour leurs réceptions les plus fastueuses. Ils reflètent leur goût pour la peinture française et les arts décoratifs du XVIIe siècle. Première pièce à accueillir les visiteurs, le Salon des Peintures expose une magnifique série de peintures, principalement de l’école française : Boucher, Nattier, Chardin ou Canaletto.

Le Grand Salon, en rotonde, déroule sur fond de boiseries dorées une série de bustes exécutés par les plus grands sculpteurs du XVIIe siècle : Coysevox, Lemoyne, Houdon et Michel Ange Slodtz. Reflet de l’esprit du Second Empire avec ses murs tapissés de brocart cramoisi, le Salon de Musique se transformait en salle de bal les soirs de concert. La Salle à Manger, aujourd’hui le Salon de Thé du Musée, est l’une des pièces les plus remarquables de l’hôtel particulier par son plafond peint par Tiepolo et ses tapisseries, tissées à Bruxelles au XVIIe siècle.

Capturenbchd

Le grand salon

(c) Christophe Recoura

Les petits privés

Les époux André recevaient leurs relations d’affaires dans une enfilade de salons à la décoration raffinée, véritable témoignage de leur talent de collectionneurs. Remarquable association d’un mobilier d’époque Louis XIV-Louis XVI et de textile, le Salon des Tapisseries présente des tentures consacrées aux "Jeux Russiens". Dans un décor intime, le couple André a exposé les objets qu’ils préféraient, parmi lesquels les chefs-d’oeuvre de Greuze, Fragonard, Chardin et Coypel. La Bibliothèque présente une collection de peintures flamande et,hollandaise exceptionnelle où se côtoient des oeuvres de Van Dyck, Hals, Ruysdael et Rembrandt. Au centre de la pièce, Nélie fit ajouter une vitrine octogonale contenant des miniatures égyptiennes.

 

Capturenjk

Jardin hiver

(c) S Lloyd

Le jardin d’hiver

Espace étonnant à plus d’un titre, le Jardin d’hiver témoigne tant du goût théâtral d’Edouard André que du génie de son architecte, Henri Parent qui avait à coeur de surpasser Charles Garnier, son rival. Au pied du majestueux escalier à double révolution orné des fresques de Tiepolo, un jardin d’hiver, agrémenté de plantes exotiques, accueille les invités comme il était d’usage sous le règne de Napoléon III. Cet espace végétal permet aux invités de venir se reposer dans un cadre plus rafraichissant que les imposants salons de réceptions.

Dans le prolongement de ce jardin, le Fumoir permet aux hommes de se retirer après le repas pour déguster un cigare ou une eau de vie. Après la mort de son époux, Nélie Jacquemart change le caractère du lieu en y rassemblant les objets collectés au cours de ses voyages en Angleterre, en Perse et aux Indes.

Capturenbhjui

La chambre de monsieur

(c) Christophe Recoura

Les appartements privés

Aménagés au rez-de-chaussée de l’hôtel particulier, les appartements des époux André confèrent au Musée toute l’atmosphère d’une demeure habitée. La petitesse des lieux témoigne de la volonté des André de consacrer le plus d'espace possible à leurs oeuvres d'art. Première salle des appartements privés, la chambre de Madame reprend un aménagement typique du règne de Louis XV. L’antichambre de Monsieur illustre le souvenir d’Edouard André par une série de portraits de famille, dont le sien exécuté par sa femme dix années avant leur mariage. La chambre à coucher de Monsieur et sa salle de bain attenante ont conservé leur décor d’époque et restituent pleinement le souvenir du grand collectionneur.

Plus d'information:

Le musée Jacquemart-André est situé 158 Boulevard Haussmann, dans le VIIIème arrondissement de Paris.

Voir le site du Musée: http://www.musee-jacquemart-andre.fr

Publicité
Publicité
Commentaires
Regard d'antiquaire
Publicité
Publicité