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Regard d'antiquaire
10 décembre 2012

Versailles et l'antiquité

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Le Château de Versailles présente l'exposition

"versailles et l’antique"

 Visible jusqu'au 17 mars 2013 - Salles d’Afrique et de Crimée.

 

Souvent qualifié de «nouvelle rome», le château de Versailles est une référence permanente à l’Antiquité et à la mythologie, tant par le goût des différents souverains pour leur collection d’antiques que par l’esthétique qui a présidé à la création du château et de ses décors.

l’exposition «Versailles et l’antique» est l’occasion unique de rassembler plus de deux cents oeuvres (sculptures, peintures, dessins, gravures, tapisseries, pièces de mobilier et objets d’art) provenant des principales collections françaises, du musée du louvre et de versailles. Pour la première fois depuis la révolution, les antiques les plus prestigieux reviennent au château dans une scénographie théâtrale et spectaculaire.

Versailles fut une nouvelle rome à plusieurs titres : par sa démesure, par son ambition de traverser les siècles, par les multiples références aux grands modèles de l’Antiquité. Au XVIIe siècle, cette période constitue un absolu indépassable, avec lequel les souverains les plus ambitieux ont voulu rivaliser : c’est pour renouer avec cette grandeur que Louis XIV a créé Versailles comme siège du pouvoir.

L’antique, c’est d’abord un ensemble d’oeuvres, de témoignages matériels et artistiques, de reliques d’une glorieuse civilisation disparue. Tous les puissants du XVIIe siècle les convoitent. Plus que tous les autres souverains européens, Louis XIV a cherché à acquérir les pièces antiques les plus prestigieuses ou à les faire copier. Versailles en a été le sanctuaire : statues et bustes des grands appartements et des jardins, camées et médailles et petits bronzes du cabinet du roi… La collection rassemblée à Versailles offre la vision d’une Antiquité recomposée pour la gloire du roi.

En dehors de sa présence à Versailles, l’Antique a été un principe fécondant et stimulant pour tous les créateurs qui se sont succédés à Versailles. Les modèles antiques universellement connus, notamment par la gravure, ont été assimilés et réinterprétés. Les artistes se les sont réappropriés au point que leurs oeuvres pouvaient prétendre surpasser les originaux. L’influence de l’Antique a touché tous les champs artistiques. L’architecture, les jardins, le décor, l’art de l’éphémère renvoient parfois à des modèles précis facilement identifi ables.

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 Cincinnatus ou Hermès rattachant sa sandale

Statue antique, Marbre

© RMN-Grand Palais (Musée du Louvre) / Hervé Lewandowski

Au-delà des rapports formels avec l’esthétique antique, les décors de Versailles et de Marly ont mis en scène les dieux et héros de la mythologie et de l’histoire. Les palais et leurs jardins constituent un univers dominé par la figure d’Apollon, qui règle les heures du jour, les saisons de l’année, les tempéraments des humains. Mais bien d’autres divinités et héros de l’Antiquité incarnent la vision politique de Louis XIV et de ses successeurs.

Pier Luigi Pizzi, metteur en scène italien de théâtre et d’opéra, a conçu la scénographie de l’exposition tel un décor qui évoque des atmosphères. Une exposition est, selon lui, un spectacle où les oeuvres dialoguent comme des acteurs pour stimuler la curiosité, ménager la surprise et susciter
l’émotion des visiteurs.

 

Héros et héroïnes antiques

Les grands hommes de l’Antiquité ont servi de modèles pour les souverains de Versailles. C’est pourquoi on rencontre dans les décors du Château les figures d’Alexandre le Grand bien entendu, mais également de Trajan, d’Auguste, d’Alexandre Sévère, de Scipion ou de Cyrus, le célèbre souverain de Perse.

Les femmes célèbres de l’Antiquité n’ont pas été oubliées à Versailles. De nombreuses héroïnes sont ainsi représentées dans les voussures du Grand Appartement de la reine. Versailles étant un abrégé du monde antique, les principales cités y étaient représentées par les oeuvres et les décors : Rome, mais aussi Babylone et Rhodes, qui sont évoquées par des tapisseries monumentales.

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Thomyris, reine des Scythes, fait plonger la tête de Cyrus

dans un vase rempli de sang, Pierre Paul Rubens

© RMN-Grand Palais (Musée du Louvre) / Jean Schormans

Matériaux antiques

L’influence de l’Antiquité ne s’est pas limitée aux sujets des oeuvres et des décors, mais elle s’est étendue aux matériaux employés : marbre, bronze, albâtre, porphyre, faisant de Versailles une nouvelle Rome.

Les jardins accueillirent aussi des marbres de couleur, comme l’illustre le bosquet de la Colonnade, représenté à la gouache par Cotelle, mais aussi de nombreuses sculptures en bronze, comme les deux copies d’après l’antique, fondues par les frères Keller, provenant de l’Orangerie.

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Diane Anselme Flamen
 Groupe en marbre

© RMN – Grand Palais | Tony Querrec

La mythologie galante

À partir de la fin du XVIIe siècle, la mythologie galante a été particulièrement à l’honneur à Versailles, mais aussi dans les décors du Grand Trianon et du château de Meudon, résidence du Grand Dauphin, fils de Louis XIV. Dans ce domaine, les divinités principales sont Vénus et l’Amour.

Cédant à une nouvelle mode, les principaux personnages de la cour au XVIIIème se font peindre sous un travestissement mythologique : Nattier a représenté Madame de Pompadour, la favorite de Louis XV, en Diane chasseresse, tenant l’arc à la main, mais aussi les filles du souverain, sous les traits de Diane ou de Flore. Avec leurs médaillons représentant les muses, les boiseries monumentales de Versailles illustrent le regain des formes et des thèmes antiques dans le dernier tiers du XVIIIe siècle.

En savoir plus:

consulter le site du Château de Versailles

 http://www.chateauversailles.fr/

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