Il est impossible de parler de céramique XXème sans évoquer la présence de Picasso à Vallauris," la ville au cent potiers" et sa collaboration avec l'atelier Madoura qui débuta en 1947. On le sait moins mais l'artiste consacra une partie de sa carrière à créer des céramiques  à Vallauris où il produisit près de 633 plats, bols, vases et pichets différents. La présence de Picasso à Vallaurris attire d'autres artistes, peintres ou sculpteurs venus s'essayer à cet art. Pablo Picasso a stimulé par sa puissance créatrice, l'émergence d'un renouveau  dans la production de céramique année 50.

Pablo Picasso, Tripode,  ceramique année 1950

C’est à l’occasion d’une visite au festival annuel de la céramique de Vallauris que Picasso fait la connaissance du couple Ramié, alors propriétaires dans le village depuis une dizaine d’années d’une fabrique de céramique qu’ils appelèrent Madoura. En 1947, les Ramié mettent à la disposition de Picasso un atelier dans leur fabrique.

Passionné, l'artiste décide de restait à vallauris jusqu'en 1955 pour se consacrer à cette activité qui lui offre de nouvelles perspectives de création grâce à la plasticité de la terre et à la magie de la cuisson au four, qui révèle les coloris éclatants de l’émail et la brillance des vernis.

Céramique année 50, Pablo Picasso

(c) Christie's

L’artiste réalise le décor sur des formes traditionnelles comme des pichets, des assiettes ou des objets moins traditionnels et non destinés à être décorés, comme les éléments utilisés lors des cuissons. Picasso est fasciné par les couleurs obtenues par le hasard de la cuisson ; il va ainsi tester une multitude de « recettes » dans la fabrication des engobes.

Les décors et les formes reprennent des thèmes récurrents de son œuvre : animaux, tauromachie, nature morte, et sont traités avec les techniques les plus diverses : décor incisé, engobé, émaillé…

Céramique XXème Pablo Picasso

(c) Christie's

Madoura l'initia à tous les procédés qu'il ne tarda d'ailleurs pas à enrichir de ses propres inventions  Le travail de céramiste de Picasso ne s’est pas limité au décor : il dessine ses propres formes auxquelles le tourneur de l’atelier, Jules Agard, donnait corps.

Il ne travaille pas la céramique avec les standards des céramistes mais avec ses propres inventions et comme prolongement de son travail sur la sculpture, la peinture, la gravures et la linogravure. Il modèle mais aussi crée des pièces nouvelles par l’assemblage de divers éléments tournés.