Les bosquets de Jean Cotelle
En 1688, 21 vues des jardins de Versailles et des trianons furent commandées à Jean Cotelle pour orner la galerie du grand Trianon dont les travaux avaient été commencés l'année précédente. Louis XIV était aussi fier de ses jardins que de son château. Avant d'exécuter les peintures, Cotelle en fit des réductions: 20 gouaches et un dessin à la plume. Les peintures et les modèles furent payés à l'artiste sur les comptes des Bâtiments du roi.
Vue du Bosquet de l'Encelade dans les jardins de Versailles
gouache ancienne, Jean cotelle
(C) RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Philipp Bernard
Les peintures sont toujours sur place; quant aux gouaches, elles restèrent dans les collections royales, elles furent offertes à Louvois peu après leur achèvement. Le ministre fit disposer la série dans le petit cabinet de l'appartement situé au premier étage de l'aile droite de son château de Meudon. Les gouaches demeurèrent à Meudon jusqu'à la Révolution, puis elles disparurent.
Quatorze seulement sont connues aujourd'hui: deux aux musée des arts décoratifs et les douze autres furent acquises pour le château de Versailles lors de la vente de la collection de Georges Heine en 1971.
L'entrée du labyrinthe dans les jardins de Versailles
gouache ancienne, Jean cotelle
(C) RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Philipp Bernard
Le goût pour les "jardin de l'intelligence" a fait place à la fin du XVIIIème siècle à celle des jardins "anglo-chinois" qui nous valent aujourd'hui des arbres romantiques et charmilles broussailleuses. Du temps de louis XIV, ce château de plein air à coté du château de pierre comportait une salle du conseil et des festins, un Buffet, une Salle de Bal, un théâtre et même une galerie des Antiquites.
gouache ancienne, Jean cotelle
(C) RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Philipp Bernard
Ces bosquets étaient meublés de tables, de guéridons de marbre; les ornements de sculpture et de dorure étaient dispensés par les marbres et les bronzes. Plusieurs de ces bosquets n'existent plus: du vivant même de louis XIV de fréquentes modifications avaient lieu. Pour donner plus de charme à ces vues, Jean Cotelle a imaginé de les animer de personnages de la mythologie empruntés aux amours des dieux relatées dans Les Métamorphoses d'Ovide.
Au-delà de la minutie de leur exécution et du caractère chatoyant de leurs coloris, elles sont d'un intérêt inestimable pour la connaissance des jardins de Versailles à la fin des années 1680.
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