Être noir en France au XVIII éme siècle
L'exposition temporaire " Être noir en France au XVIIIe siècle"
Lieu: au Musée du Nouveau Monde, 10 rue Fleuriau 17000 La Rochelle
Date: jusqu'au 12 juillet 2010
Horaires d’ouverture: Du 1er avril au 30 septembre, Les dimanche et jours fériés de 14h à 18h, Fermeture hebdomadaire le mardi
En savoir plus: dossier de l'exposition
Une exposition qui aborde un volet méconnu de notre histoire : la genèse d’une première immigration de couleur en France. Le Code Noir, recueil d’édits paru en 1685, réglemente la vie des esclaves noirs dans les îles françaises et la Guyane et ses articles concernant les enfants d’esclaves, les métis et les châtiments sont bien connus. On connaît moins en revanche les conditions d’existence des Noirs sur le sol métropolitain et les raisons de leur présence.
Cette nouvelle exposition du Musée du Nouveau Monde à La Rochelle nous donne l’occasion, à travers tableaux, sculptures, estampes et documents d’archives de découvrir un volet méconnu de notre histoire et de s’interroger sur le contexte et le résultat de cette première immigration de couleur.
Hyacinthe Rigaud (Perpignan, 1659 – Paris, 1743)
Jeune nègre tenant un arc
© Direction des musées de Dunkerque, MBA.
Une histoire ancienne peut-être mais qui donne à réfléchir et à comprendre et nous renvoie à une actualité frémissante à l’heure des débats sur l’identité nationale. Le Code Noir, recueil d’édits paru en 1685, réglemente la vie des esclaves noirs dans les îles françaises et la Guyane et ses articles concernant les enfants d’esclaves, les métis et les châtiments sont bien connus.
On connaît moins en revanche les conditions d’existence des Noirs sur le sol métropolitain et les raisons de leur présence. Apprentis, domestiques, curiosités ou parfois - mais rarement - membres de la bonne société, ils ont été quelques milliers à travailler en France et parfois à s’y fixer. Dès la fin du XVIIe siècle, il est de bon ton dans les plus hauts niveaux de la société d’avoir auprès de soi un négrillon faisant office de page mais on prise aussi leurs talents de perruquier ou de cuisinier.
Jean-Baptiste Pigalle (Paris, 1714 – Paris, 1785)
Le Nègre Paul, serviteur d’Aignan Thomas Desfriches
© Orléans, musée des Beaux-Arts, photo François Lauginie.
Concentrés à Paris pour 75% d’entre eux, dans les grands ports de la façade Atlantique et dans une moindre part à Marseille, ils arrivent asservis des Antilles ou directement d’Afrique.
Pourtant, « La France, mère de liberté, ne permet aucun esclave » sur son sol, d’où une politique de limitation des entrées dans le royaume mais aussi de libération dans le meilleur des cas. A partir du milieu du XVIIIe siècle pourtant, la méfiance s'étend indifféremment à tout homme de couleur, qu'il soit esclave ou affranchi. Une politique répressive se met en place interdisant les mariages mixtes, limitant les droits de séjour, organisant les rapatriements aux Antilles avant que la Révolution ne rende caduques ces réglementations le 16 pluviôse an II (4 février 1794). Liberté pour tous et libre accès au sol français n'auront pourtant qu'un temps, très bref : dès 1802 Napoléon Bonaparte interdit aux Noirs et aux mulâtres de venir en métropole et rétablit l'esclavage.
Pierre Bergaigne (Mareuil, vers 1652 , - Lille, 1708)
Joueurs de cartes
© Musée des Beaux-Arts d’Arras, photo Hugo Maertens..
Du noir Paul appartenant au grand marchand orléanais Thomas Desfriches au musicien Joseph Bologne, chevalier de Saint-Georges fréquentant les meilleurs salons parisiens, l’occasion sera donnée à travers tableaux, sculptures, estampes et documents d’archives de découvrir un volet méconnu de notre histoire et de s’interroger sur le contexte et le résultat de cette première immigration de couleur.
L’exposition s’appuie sur le commissariat scientifique d’Erik Noël, auteur d’Etre noir en France au XVIII ème siècle publié en 2006 aux éditions Taillandier et s’inscrit dans un ensemble de manifestations produites par l’Université, les Archives départementales, les services culturels de la ville de La Rochelle et les archives de la Marine de Rochefort à l’occasion de la journée commémorative du 10 mai 2010.