La tapisserie XIXème et la production d'Aubusson se caractérise par la réalisation d’ensembles richement ornés, destinés à la décoration, et revient en force dans la décoration des intérieurs de maisons. A La fin début du XIXème siècle, Aubusson est une ville prospère avec 1500 à 2000 personnes travaillant dans les ateliers; mais la création fait souvent défaut, ces tapisseries souffrent d'un véritable manque de création et elle s'employait de plus en plus à imiter la peinture, perdant ainsi toute personnalité.

L'État et les pouvoirs publics décidèrent en 1884  de créer L'école nationale d'art décoratif d'Aubusson. En 1917, Antoine-Marius Martin fut nommé directeur de l'ENAD. L'arrivée de ce peintre-graveur constitua une chance pour Aubusson. Il se prononcent pour un retour aux sources et allait  œuvrer de manière exemplaire en faveur du renouveau de la tapisserie. Antoine-Marius Martin posa les bases du « carton moderne » de la tapisserie du XXème siècle.

 Soleil de Paris, de Jean Lurçat,  Aubusson 1962

Dès l’Entre-deux-guerres, cette renaissance de la tapisserie XXème se produit grâce à la rencontre de Jean Lurçat et de François Tabard. En 1939, avec Gromaire et Dubreuil, il supervise à Aubusson l'exécution de sa première oeuvre monumentale, Les quatre saisons.

Avant de devenir un créateur de tapisserie, Jean Lurçat été un peintre reconnu surtout pour son talent de coloriste, c' est dans les année 1920, qu'il  conçoit des oeuvres spécifique en vue du tissage, il reçoit sa première commande officielle pour une tapisserie qui a été tissée à la manufacture nationale des gobelins,  Les illusions d'Icare, offerte par l'Etat française à la reine de Hollande.

Dans les années 1939, il est missionné par l'état à  Aubusson pour relancer l'activité des ateliers creusois, il devient peintre cartonnier: il réalise des cartons, des modèle de tapisserie à grandeur d'exécution qui illustre les thèmes chers à l'artiste: le bestiaire, l'astre solaire, le monde minéral et végetal ainsi que ses influence surréaliste puisées dans la littérature.

Vue d' ensemble du chant du monde de Jean Lurçat

à l' hôpital Saint-Jean d' Anger

C' est à partir de 1957, que Jean Lurçat réalise son oeuvre magistrale, le Chant du Monde, un ensemble de 10 tapisseries monumentales (347 m2), elles constituent une vision épique, poétique, symbolique et humaniste du 20ème siècle, elles seront tissées à Aubusson, à l'origine il était prévue cinq autres tapisseries mais l' oeuvre a été interrompue par le mort de l'artiste en 1966.