Les "Jacob" constituent une famille célèbre de menuisiers-ébénistes, connus pour leurs productions de sièges de très grandes qualités; trois générations qui se succédèrent qui s'étendra de Louis XV à Louis-Philippe.

Georges jacob (1739-1814), fondateur de la dynastie, s'orientera entre autre dans la fabrication des bois de sièges et de lits. Grand spécialiste du fauteuil ancien, il surpassera dans ce genre tous ses contemporains grâce à sa brillante imagination qui lui fit rechercher sans cesse des formes nouvelles. Établi d'abord rue de Clery, la rue des artisans du siège au XVIIIe siècle, Georges Jacob transporte ses ateliers rue Meslée en 1775. C'est là que se déroulera la période la plus notable de sa carrière et que seront exécutées les grandes commandes royales.

Ses oeuvres harmonieuses et élégantes, sont d'une technique et d'une exécution parfaite; s'inspirant des anglais, il fut un des premiers menuisier  à employer l'acajou. Sa production de sièges Louis XVI est abondante et innovante, Georges Jacob subit en cela l'influence de son apprentissage chez Louis Delanois, qui fut le premier à réaliser des sièges néoclassiques.

Fauteuil  Louis XVI , Georges Jacob

(c) Musée Carnavalet

À la fin des années 1780, Georges Jacob réalise des sièges inspirés de l'antiquité gréco-romaine ce qui fit de lui l'un des précurseurs du style Empire. La production de jacob sous le règne de louis XVI est non seulement importante, mais aussi fort diversifiée; on trouve des sièges à profusion, des marquises ou canapés à deux places , des voyeuses, des lits de repos,  de tabourets, des séries de chaises mais également des paravents, des consoles et des bois de lit..

Georges Jacob, Fauteuil à l'étrusque,

livré en 1787 pour la laiterie de Rambouillet.

On lui attribue de nombreuses évolutions :

• les pieds en console dit pied jacob.
• les dossiers ajourés.
• les pieds en carquois que l’on retrouve sur de nombreuses commande de la reine Marie Antoinette.
• l’assise en fer à cheval.
• le siège curule inspiré des sièges de l’Antiquité Romaine.

François-Honoré-Georges, dit Jacob-Desmalter (1770-1841) reprend avec son frère aîné la direction de l'atelier paterne après sa faillite en 1796 , et continue l'activité sous l'appellation Jacob Desmalter. L'atelier va prospérer, et développer une clientèle prestigieuse, française et internationale. Il sera l'un des plus grands fournisseurs du Garde Meuble impérial puis royal sous la Restauration des Bourbons en 1808, l’entreprise compte 332 ouvriers pour satisfaire toutes les commandes.

Fauteuil Empire de Jacob- Desmalter

(c) SVV Jean-Claude Dey.

Faisant appel aux esquisses du peintre David et des ornemanistes Percier et fontaine, les frères créent un mobilier s’inspirant de l’antiquité gréco-romaine pour lancer le style Empire. il honora les commandes de mobilier de Napoléon Ier pour les châteaux de Malmaison, Compiègne, Saint-Cloud, Fontainebleau... Il travailla également pour de nombreux palais royaux et impériaux européens comme Windsor, Saint-Pétersbourg, Potsdam..., de la Famille Bonaparte, et également d'une riche clientèle composée de grands dignitaires et de notables.

Mobilier de salon Empire, Jacob- Desmalter

SVV Osenat

Le fauteuil empire sous  Jacob- Desmalter se caractérise par :

• une grande qualité du dessin, des lignes épurées, des formes originales.
• l’emploi de bronzes dorés ciselés réalisés par Thomire.
• l’emploi quasi exclusif de l’acajou et parfois des bois indigènes tels que l'érable ou l'if et de bois doré et le bois laqué
• des dossiers à crosse dont la courbe est très prononcée et des dossiers à bandeau.
• des pieds postérieurs sabres.
• des animaux fantastiques et des bustes d’égyptienne sculptés de grande qualité.

Alphonse Jacob-Desmalter(1799-1870), fils de François Honoré, utilisera l'estampille "Jacob" (sans le G) sous la Restauration. Il fit d’abord de la décoration chez son père, puis devint l’élève de Percier avant de revenir dans l’atelier paternel et d’en prendre la direction le 1er janvier 1825. Il composa des meubles harmonieux et fournit de nombreux meubles pour les châteaux royaux.

Il réalisera des fauteuils à crosse en acajou ou en loupe de frêne, des chaises à dossier ajouré, des sièges gondoles à dossier plein incrusté, à pieds galbés terminés en volutes. Georges Alphonse mettra un terme à son activité d'ébéniste en 1847 et se consacrera à l'architecture.

 Les estampilles utilisées par les Jacob