La bergère: un fauteuil de compagnie
La transformation de la vie de société que provoqua la mort du roi louis XIV entraîna celle du mobilier: des formes nouvelles se multiplient. La cour a déserté Versailles pour suivre le régent à paris ou, brusquement, se construisent et s'aménages nombre d'hotels privés. Les vaste galeries se subdivisent en petits appartements ou l'intimité et la sociabilité trouve à s'épanouir. Les menuisiers en siège rivalisent d'invention et de créativité, des sièges moins solanels et plus confortables sont alors créés, la bergère XVIIIeme fait son apparition.
Bergère XVIIIème, dossier en gondole
(c) Laurence Helmer, Maison James, proantic
La bergère apparue en 1725, est un vaste fauteuil de dame très enveloppent, large et bas dont les cotés pleins montent jusqu'au niveau de la ceinture. Fauteuil recouvert de riches soieries à motif de fleurs et chinoiserie, l'assise est garnie d'un coussin en duvet mobile de manière à rester toujours gonflé.
Lorsque son dossier est muni de deux oreilles, servant d'appui à la tète, la bergère est dite "en confessionnal"; elle s'apparente alors beaucoup à ces grands fauteuils de commodité connus au XVIIème siècle. L'ensemble des bois du siège adopte les lignes du style en faveur à son époque.
Bergère louis XV à oreille dit "en confessional"
(c) christies
La bergère Louis XV , aux formes épanouies invitant au délassement surtout lorsqu'elle est accompagné d'un tabouret de pied est sans doute le fauteuil le plus caractéristique de cette époque. Il en existent de deux sortes: la bergères personnelle, réservée à la maîtresse de maison pour son confort quotidien, et la bergère de compagnie, fabriquée par paire soit en plus grand nombre.
Cette dernières est basse, le siège possède presque toujours une traverse antérieur bombée pour en augmenter la profondeur, les formes sont charmantes dans lesquelles on est très à l'aise, les accotoirs sont désormais systématiquement en retrait par rapport à l'aplomd de l'assise permettant ainsi aux femmes habillées de robe à panier de s'y assoeoir sans déranger leurs toilettes.
Bergère louis XV, dossier à la reine
(c) christies
Le dossier de la bergère louis XV est tantôt à la reine avec un dossier droit, tantôt en cabriolet avec un dossier incurvé. La plupart des bergères louis XV ont les pieds en écoinçon qui s'achèvent en rouleau parfois en pied de biche, et adoptent une ligne au galbe plus ou moins prononcé qui donne beaucoup de souplesse à l'ensemble. Les supports d'accotoirs sont évasés en console qui confère au siège un caractère avenant tout à fait caractéristique. Les dossiers tendent à s'abaisser et l'ensemble est conçu sans rupture: une ligne qui se poursuit et se développe et que les moulurations ou la sculpture souligne.
Avec le règne de louis XVI, les bergères qui continuent à s'assortir au reste des sièges, prennent des formes carrés et néo-classiques, mais conservent l'ampleur de leurs dimensions.