Les filigranes sous Louis XIV
On donne ce nom à des ouvrages faits en fils d'or ou d'argent entrelacés et travaillés à jour, de façon à constituer toutes sortes de dessins ou d'arabesques. Le talent de l'artiste, dans ces sortes d'ouvrages, consiste surtout à pratiquer des soudures si légères, qu'elles ne soit pas perceptible à l'œil nu.
Détail d'un coffret en vermeil filigrané
par Johann Martin Schott, Francfort vers 1820
(c) Sotheby's
Le filigrane était déjà renommé dans le monde antique et s'y répandit largement. On connaît par exemple des objets datant du deuxième millénaire avant J.-C. et venant d'Égypte, de Crête et de Grèce. Les nombreuses conquêtes et les échanges commerciaux ont introduit les produits en filigranes dans d'autres régions et pays, tels que l'extrême-orient, Byzance, l'Italie et la Russie.
Coffret en vermeil filigrané
par Johann Martin Schott, Francfort vers 1820
(c) Sotheby's
Le filigrane fut fort en honneur au moyen âge et l'on en trouve de nombreux exemples dans les objets précieux de cette époque qui sont parvenus jusqu'à nous, notamment dans l'orfèvrerie religieuse. Au 16ème et 17ème siècle, la technique est utilisée dans presque tous les pays d'Europe et d'Asie. Les princes et rois européens se mirent à les collectionner. Le roi Louis XIV lui même avait une somptueuse collection d'objets en filigrane qu'il exposait au Château de Versailles dans le cabinet des filigranes.
Coffre filigrané dit "d'Anne d' Autriche, Milieu du XVIIIème
(c) R.M.N/ Les frères Chuzeville
A cette époque, on trouvait des corbeilles, des bourses, des flambeaux, des coupes, des objets de vitrine, on en ornait les livres, les coffrets, les cassettes. Mais à côté de ces bibelots, le mobilier royal comptait jusqu'à trente-cinq chandeliers et flambeaux en filigrane. On trouvait également des urnes, des corbeilles, des pyramides, jusqu'à des coffres et des bahuts de grande taille qui, s'ils n'étaient pas entièrement en filigrane d'argent, devaient en être au moins couverts.
Table, miroir et guéridons filigranés
Paris 1669, Château de Rosenborg, Copenhague
La couronne de France possédait à cette époque pas moins de 693 objets en filigrane d'argent et 165 articles en filigrane d'or.
C'est curiosités n'eurent pas un meilleur sorte que le reste de l'argenterie de la couronne. Dés 1690, une première fonte fit disparaitre les filigrane d'argent et le 11 juin 1709, presque tous les filigranes d'or furent envoyés à la Monnaie pour y être convertis en espèces.
En savoir plus:
Le Catalogue de l'exposition Quand Versailles était meublé d'argent
Editeur,Réunion des musées nationaux