Fils d'un orfèvre du roi, Pierre Germain (1647-1684) qui a pris part aux grandes commandes du mobilier d'argent de Louis XIV, Thomas Germain occupe la charge d'orfèvre et sculpteur du roi laissée par son père et obtient un logement au Louvre. C'est à partir de 1720, date de son accession à la maîtrise, qu'il se consacre presque exclusivement à l'orfèvrerie.

Paire de seaux à bouteuilles du service Penthièvre-Orléans,

Thomas Germain, argenterie XVIIIème

(c) Musée du Louvre

Les années qui suivirent la Régence marquèrent le début de sa véritable carrière d'orfèvre. Il se fait  remarquer par son extraordinaire virtuosité technique et par l'élégance de ses compositions. Artiste complet, il peut mener ses œuvres à bien depuis le dessin jusqu'à la ciselure.

Ces pièces d'orfevrerie sont très variées,  il est aussi capable de se livrer à une rocaille exubérante que d'imaginer des formes dépouillées ou d'un naturalisme surprenant. il s'installe rue des Orties, contre le Louvre ; son atelier restera là plus de quarante ans, occupant près d'une vingtaine d'ouvriers. La raison de ce déménagement était qu'il était impossible d'aménager des forges dans les galeries du Louvre.

Planche de Thomas Germain, Girandole Louis XV

(c) SVV Pierre Bergé et associés

Son succès est éclatant, aussi bien en France qu'à l'étranger. C'est lui qui fournit la vaisselle d'or de Louis XV, la toilette de Marie Leczinska (1726), celle de la Dauphine (1745), de nombreuses pièces d' argenterie XVIIIeme pour les familles royales du Portugal, du Brésil, d’Espagne, du royaume des Deux-Siciles, du Danemark et pour le Sultan Mahmut 1er.

Il ne subsiste malheureusement que peu d'œuvres de lui, La France a vu disparaître la presque totalité des pièces des services royaux ayant pu être utilisés tant à Versailles que dans les autres résidences royales, l'argenterie Louis XV ayant été fondue suite à de graves crises financières et celle du roi de Portugal ayant été, en grande partie, détruite dans le tremblement de terre de 1755.

Pot à oille et sa cloche, argenterie Louis XV

François- Thomas Germain

Thomas Germain est le créateur de nombreux  modèles qui seront largement repris, notamment par son fils. Six mois après le décès de son père,  François Thomas Germain, né en 1726 est reçu maître orfèvre privilégié en 1748. Celui-ci reçoit des commandes prestigieuses, il prolongea et même amplifia l'activité de l'atelier paternel.

Pour le Roi, il prit part à la réalisation de plusieurs importantes commandes, dont le service des Offices de Versailles (1750), et celui dit des Maisons royales (1752). Également fournisseur des cours de Lisbonne et de Saint-Pétersbourg, il fut hélas victime, en 1765, d'une désastreuse faillite, qui mit un point final à sa carrière d'orfèvre royal.